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Comment Gem'Innov rend les microcapsules intelligentes pour les cosmétiques

Avec le concours du CNRS, l'entreprise a réussi à emprisonner des marqueurs photo et thermochromiques dans des billes microscopiques, compatibles avec la peau humaine. Cette technologie va permettre au maquillage de s'adapter aux conditions extérieures. A cause de leur paroi en mélamine-formaldéhyde, soupçonnée d'être toxique, les microcapsules sont absentes des produits cosmétiques, agroalimentaires ou médicaux. Mais les choses pourraient changer grâce à l'entreprise Gem'Innov, installée près de Marseille. « Après dix ans de travaux avec le CNRS, nous avons mis au point un nouveau matériau compatible avec la peau et sans effets secondaires », explique son président, Yves Ortais, qui a investi 3 millions d'euros sur fonds propres dans le développement de cette technologie, dont la formulation est tenue secrète. Dans ces microbilles de 5 microns de diamètre, on peut insérer toutes sortes de marqueurs. Son application la plus surprenante est commercialisée ce mois-ci sous le nom de « Challenger » : elle intègre une formule photochromique qui permet de moduler la couleur d'un fond de teint, selon que la peau est exposée à la lumière artificielle ou naturelle. Epilation sécurisée L'entreprise n'en est pas à son coup d'essai. Au milieu de la décennie 2000, elle a réussi à encapsuler des principes thermochromiques pour que des objets dans lesquels ils sont intégrés changent de couleur suivant la température. L'un des débouchés a été trouvé dans les peintures de marquage routier pour signaler le verglas. Avec Challenger, d'autres applications sont envisagées en additionnant les deux principes thermo et photochromiques. Par exemple, pour sécuriser la cire épilatoire qui doit être appliquée précisément entre 57 et 63 °C, sous peine de brûler la peau ou d'être inefficace. « Nos microcapsules affichent trois couleurs, selon que la température est trop froide, trop chaude ou idéale », explique Yves Ortais. Gem'Innov qui ne manque pas d'idées - contrôle de la chaîne du froid, anti-contrefaçon, témoin de surchauffe… - espère réaliser 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020.

Source :
Les Echos